Fernand Coupez vient de nous quitter, il était né en 1922. Certains d’entre vous, parmi les plus jeunes, ne le connaissent peut-être pas, il fut notamment l’introducteur en France de la colposcopie.
Il forma avec générosité et son talent pédagogique, plusieurs générations de colposcopistes et fut à l’origine de la societe Française de colposcopie et pathologie cervico-vaginale qu’il créa avec plusieurs collègues en 1978, dont mon maitre Jean De Brux prestigieux Gyneco-pathologiste.
Médecin généraliste à Paris à l’issue de la seconde guerre mondiale, il décida rapidement de s’orienter vers la gynécologie, puis sous l’influence de C. Vespi à Lausanne ce furent, la colposcopie et la prévention du cancer du col qui le passionnèrent. Son enseignement patient, ses nombreuses communications à l’étranger, et ses nombreux ouvrages (dont « l’initiation à la colposcopie » chez Masson) permirent à l’école française de rayonner dans le Monde ; il exerça une influence notable en Europe particulièrement à l'égard de l’école Espagnole de Santiago Dexeus et Italienne de Mario Peroni dont les ouvrages rendent hommage à l’enseignement de Fernand Coupez.
Il bricola avec génie un petit appareil en forme d’anse afin de pratiquer des résections de lésions cervicales devenu aujourd’hui le gold standard des traitements des lésions du col ; il est par ailleurs à l’origine de la classification française des images colposcopiques utilisée par la plupart des colposcopistes en France et en Europe du sud qui se rapproche d’ailleurs des derniers travaux en cours de la fédération internationale.
C’était un Homme tolérant, ouvert et talentueux. Par ailleurs modeste, il était d’une certaine discrétion doublée d’une volonté de fer et d’une énergie noble et généreuse qui lui permirent d’affronter avec courage les dernières vicissitudes de la vie ; passionné de sports il a maintenu assez tard une réelle activité sportive à vélo avec ses enfants et petits enfants, le long des collines de sa Drome prés de Bollene qu’il aimait tant.
Nous lui devons tous beaucoup et ne l’oublierons pas…
Jean-Luc MERGUI
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