Spécial fertilité
BMPT Multimedia
9 rue de Passy
75016 PARIS info@gyneco-online.com
Mentions légales

Antoine WATRELOT

Que reste-t-il de la chirurgie tubaire en 2016 ?

 

La chirurgie tubaire n’est plus très en vogue aujourd’hui. Pourtant à la lumière de récents progrès et dans certaines circonstances, elle reste une alternative attractive à la FIV.

3 domaines sont concernés par ces avancées :

  • le diagnostic
  • les nouveaux aspect de la pathologie tubaire
  • les résultats de la coelioscopie en particulier dans les hydrosalpinx

le Diagnostic tout d’abord :celui-ci a bénéficié des techniques mini-invasives au premier rang desquelles la fertiloscopie.(fig1) Cette approche transvaginale en milieu liquide a démontré son efficacité et son inocuité depuis maintenant plus de dix ans. Il est particulièrement important de ne se pas contenter des tests tubaires non invasifs comme l’hysterosalpingographie ou l’histerosonographie qui ne sont pas capable dediagnostiquer entre 30 et 35% des anomalies tubo-péritonéales. Cette technique permet également des geste thérapeutiques comme le drilling ovarien (fig.2)avec des résultats tout à fait satisfaisants :60% de grossesse obtenue très rapidement (en moyenne 4 mois)C’est donc le traitement de choix des dystrophie ovarienne en cas d’échec du citrate de clomiphène.(table ,1)

Les nouveaux aspects de la pathologie tubaire.Souvent considéres comme sans impact sur la fertilité les anomalies minimes des trompes (comme les hydatide de Morgani ou les adherences intra-pavillonaires) reviennent sur le devant de la scène : plusieurs travaux démontrent un impact fort sur la fertilité de ces anomalies.

En particulier Rasheed (1)a montré que la simple ablation des kystes paratubaires augmentait le taux de grossesse de 25% chez les pateientes non traitées à plus de 59% chez les patientes traitées.Cela souligne une fois de plus l’interêt de pratiquer une endoscopie chez lez patientes présentant une infertilité inexpliquée.(fig.3)

Les résultas de la coelioscopie dans les hydrosalpinx. : Les effets délétères sur la fertilité des hysdrosalpinx est maintenant amplement démontré en cas de FIV. La salpingectomie est donc proposé dans ces situations. Ce geste est souvent mal vécu psychologiquement  spécialement en cas de bilatéralité. Le traitement conservateur(salpingoneostomie) par coelioscopie devrait être envisagé lorsque le pronostic est bon (muqueuse tubaire conservée, trompe non scléreuse).

La technique coelioscopique est dérivée de la technique réalisée dans le passé par microchirurgie et fait appel aux mêmes principes d’atraumatisme et de microinstrumentation (fig4)

La coelioscopie a démontré que dans ces cas et dans les équipes expérimentées ,(2) un taux de grossesse de 50% environ pouvait être obtenu.

Il parait donc utile d’envisager cette possibilité qui a par ailleurs le mérite de traiter de façon définitive la pathologie autorisant de ce fait plusieurs grossesses.

Tout est donc fonction du pronostic supporté par une information complète avec la patiente envisageant toutes les éventualités.

Au total, on peut dire que la chirurgie des trompes reste d’actualité.

Grace à l‘endoscopie elle reste une alternative valide à la FIV si le pronostic a été correctement évalué.
Les limites de cette approche sont le manque d’équipes entrainées pour ce geste, la majorité des médecins pratiquant la procréation assistée n’ayant pas ou peu de pratique chirurgicale.

Il serait vraiment souhaitable qu’il y ait un chirurgien de la reproduction dans tous les centres d’infertilité. C’est encore loin d’être le cas en 2016 !

Sources :

1.Hydatid of Morgagni: a possible underestimated cause of unexplained infertility.
Rasheed SM, Abdelmonem AM.
Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2011 Sep;158(1):62-6.

2. Current practice in tubal surgery and adhesion management: a review.
Watrelot A, Chauvin G.
Reprod Biomed Online. 2011 Jul;23(1):53-62.


table 1 :resultat du drilling ovarien par fertiloscopie


fig1: fertiloscopie


fig2 : drilling ovarien


fig.3 hydatide de Morgani


Fig 4 salpingoneostomie

 

Les articles sont édités sous la seule responsabilité de leurs auteurs.