Jean LÉVÊQUE
Marine Saïdani, Vincent Lavoué, Jean Levêque
Département d'Obstétrique, Gynécologie et Reproduction Humaine
CHU Anne de Bretagne – Rennes, Breizh
Correspondance : Jean Levêque, Service de Gynécologie CHU Anne de Bretagne, 16 Blvd de Bulgarie BP 90 347 F-35 203 Rennes Cedex 2
Les deux vaccins HPV disponibles en France (bi- et quadri-valents) ont une efficacité scientifiquement prouvée, démontrée lors des essais randomisés de phase III, et leur efficacité en population commence à être observée [1] :
Marine Saïdani, Vincent Lavoué, Jean Levêque
Département d'Obstétrique, Gynécologie et Reproduction Humaine
CHU Anne de Bretagne – Rennes, Breizh
Correspondance : Jean Levêque, Service de Gynécologie CHU Anne de Bretagne, 16 Blvd de Bulgarie BP 90 347 F-35 203 Rennes Cedex 2
Marine Saïdani, Vincent Lavoué, Jean Levêque
Département d'Obstétrique, Gynécologie et Reproduction Humaine
CHU Anne de Bretagne – Rennes, Breizh
Correspondance : Jean Levêque, Service de Gynécologie CHU Anne de Bretagne, 16 Blvd de Bulgarie BP 90 347 F-35 203 Rennes Cedex 2
Tous ces bénéfices sont d'autant plus importants que la couverture vaccinale est élevée dans les populations considérées : c'est l'effet protecteur de l'immunité de troupeau.
Or en France, les résultats des campagnes de vaccination HPV en France sont décevants : après des débuts prometteurs la vaccination s'est effondrée avec une couverture vaccinale de la population cible aux alentours de 12%. Plusieurs raisons peuvent être évoquées :
Deux publications récentes apportent un éclairage sur la tolérance du vaccin, l'une en population, l'autre portant chez un nombre important de jeunes filles françaises.
L'étude scandinave [2] s'est intéressée à 3,983,824 jeunes filles et femmes danoises et suédoises âgées de 10 à 44 ans en comparant les nombre de cas pathologies démyélinisantes chez les vaccinées et les non vaccinées :
Les auteurs concluent dans cette étude en population à l'absence de relation causale entre maladies démyélinisantes et vaccination HPV.
L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament a rendu en septembre 2015, son rapport final de l'étude portant sur les vaccins anti-HPV et le risque de maladie auto-immune (MAI).
Cette étude longitudinale portant sur 2,256,716 jeunes filles de 13 à 16 ans (âge moyen de 13.5 ans, dont 37.4% étaient vaccinées à 93% par le vaccin quadrivalent, avec un suivi moyen de 25.3 mois), suivies de 2008 à 2012 à partir des dossiers du Système national d'information inter-régimes de l'Assurance Maladie, a analysé l'incidence de 14 MAI selon le statut vaccinal. Sur l'ensemble des 14 MAI analysées, il n'a pas été noté d'élévation de risque chez les vaccinées, mais deux MAI semblent associées à la vaccination HPV : les Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin et le syndrome de Guillain Barré (Tableau 1).
Tableau 1. Les principaux résultats de l'étude SNIIRAM sur la tolérance des vaccins HPV.
Vaccinées n = 842,120 (37.4%) |
Non vaccinées n = 1,410,596 (62.6%) |
|
14 MAI |
996 |
2987 |
HR = 1.07 [0.99 – 1.16] è Absence d’effet |
||
Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin |
293 |
647 |
HR = 1.19 [1.02-1.39] è Association faible |
||
Syndrome de Guillain-Barré |
21 |
19 |
HR = 4.00 [1.84-8.69] è 1 à 2 cas supplémentaires / 100,000 vaccinées |
L'analyse de ces données a été faite par le comité d'experts indépendants réunis par l'ANSM :
Les experts estiment toutefois que le rapport risques / bénéfices de la vaccination HPV n'est pas remis en cause par ce risque de syndrome de Guillain Barré en raison de sa relative rareté et de sa guérison sans séquelle chez l'adolescent dans plus de 90% des cas.
Reférences
[1] Drolet M, Benard E, Boily MC, Ali H, Baandrup L, Bauer H, et al. Population-level impact and herd effects following human papillomavirus vaccination programmes: a systematic review and meta-analysis. The Lancet. Infectious diseases. 2015;15:565-80.
[2] Scheller NM, Svanstrom H, Pasternak B, Arnheim-Dahlstrom L, Sundstrom K, Fink K, et al. Quadrivalent HPV vaccination and risk of multiple sclerosis and other demyelinating diseases of the central nervous system. Jama. 2015;313:54-61.
[3] Souayah N, Michas-Martin PA, Nasar A, Krivitskaya N, Yacoub HA, Khan H, et al. Guillain-Barre syndrome after Gardasil vaccination: data from Vaccine Adverse Event Reporting System 2006-2009. Vaccine. 2011;29:886-9.
[4] Ojha RP, Jackson BE, Tota JE, Offutt-Powell TN, Singh KP, Bae S. Guillain-Barre syndrome following quadrivalent human papillomavirus vaccination among vaccine-eligible individuals in the United States. Human vaccines & immunotherapeutics. 2014;10:232-7.
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