L’angio-mammographie est une nouvelle technique d’exploration de la glande mammaire ayant pour but de pallier les insuffisances d’une imagerie purement morphologique. On connaît les limites de la mammographie:  seins denses masquant une masse ou atténuant une désorganisation architecturale, lésions de petite taille.
Le principe de l’angio-mammographie est de combiner une imagerie numérisée à une injection intraveineuse de produit de contraste, sous condition d’équiper le mammographe d’une option « angio-mammo ».
Il s’agit d’une angiographie numérisée avec lecture des images numériques « soustraites ». Le but est d’effacer l’image de la glande pour ne laisser persister qu’une ou plusieurs lésions hyper vascularisées, la vascularisation étant révélée par l’utilisation d’un produit de contraste iodé.

Pourquoi cette technique est-elle basée sur deux énergies ?
L’utilisation d’une basse énergie assure un cliché morphologique de la glande mammaire (mammogramme).
L’utilisation d’une haute énergie est nécessaire pour mettre en évidence les zones d’hyper vascularisation.
Le résultat est un cliché recombiné, résultant d’un post- processing ou algorithme de combinaison des images basse énergie et des images haute énergie, à un moment donné.

Technique : on utilise un mammographe standard muni de l’option « angio-mammographie ». Quatre clichés sont réalisés en cinq minutes après l’injection du contraste iodé au débit grâce à un injecteur automatique. Les deux seins sont examinés avec un cliché de face et un cliché oblique sur chaque sein. L’ensemble de la procédure (installation de la patiente, voie d’abord veineux, réalisation des clichés) prend 15 minutes.

Résultat : il est apprécié par rapport à la première technique utilisant l’injection d’un produit de contraste : la résonance magnétique. On rappelle que la résonance magnétique fournit des informations sur un rehaussement au cours du temps, alors que l’angio-mammographie correspond à un rehaussement à un moment donné.
Les deux techniques ont une sensibilité similaire pour détecter des tumeurs invasives.
La spécificité de l’angio-mammographie serait supérieure à celle de la résonance magnétique.
L’angiomammographie est susceptible de méconnaître des petites lésions hyper vascularisées satellites d’une lésion maligne principale (faux négatifs).
Certaines lésions bénignes comme des fibroadénomes peuvent avoir des réhaussements intenses réalisant des faux-positifs.
Comme en I.R.M. un rehaussement glandulaire masquant limite la performance du diagnostic de l’angio-mammographie.
L’angio-mammographie améliore la détection des cancers par comparaison à la mammographie seule et probablement au couple mammographie -ultrason.

L’angio-mammographie est proche de l’I.R.M. pour la détection des cancers.
La mesure d’une tumeur par l’angio- mammographie est extrêmement précise.

Indications :
1. Bilan pré thérapeutique d’un cancer de découverte récente. Il en découle une facilitation de la sélection des lésions à biopsier.
2.Evaluation de l’efficacité de la chimiothérapie néo adjuvante.
3.Complément en cas de limites diagnostiques du couple mammographie- ultrasons (BIRADS 3 et 0).
4.biopsie stéréotaxique d’une lésion révélée exclusivement par la prise de contraste et non repérée par le couple mammographie-ultrasons.

La place de l’exploration de patientes à haut risque ou à seins denses doit prendre en compte la dose glandulaire moyenne nécessaire à la réalisation de l’angio-mammographie. Elle est supérieure à la dose  administrée par une mammographie numérisée standard selon le protocoles d’optimisation et d’automatisation. On connaît par ailleurs la sensibilité aux radiations ionisantes du tissu mammaire des femmes porteuses d’une mutation BRCA. Au-delà du couple mammographie- échographie, l’IRM mammaire conserve toute sa place dans les schémas d’exploration de ces dernières.

Intérêt pratique de l’angio-mammographie versus IRM mammaire :
–Il est réaliste de penser que beaucoup de centres de sénologie pourraient être à court terme équipé de l’option angio-mammographie. Un examen injecté complet nécessite 15 minutes. L’angio-mammographie serait donc plus accessible que l’I.R.M. à court terme.
–Elle remplacerait avantageusement l’I.R.M. pour les patientes claustrophobes.
–Des patientes présentant des contre-indications à l’I.R.M. (matériel métallique, pacemaker) pourraient bénéficier d’une  imagerie fonctionnelle comme l’angio-mammographie..
–Des enquêtes d’opinion montrent que les patientes préfèrent l’angio-mammographie à l’I.R.M.

L’angio-mammographie

L’angio-mammographie