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édito

Désescalade thérapeutique et prise en charge globale en oncologie gynécologique et mammaire

 

Pr Catherine Uzan
Chef du service de chirurgie et cancérologie gynécologique et mammaire
Hôpital Pitié Salpêtrière

Les évolutions en oncologie gynécologique et mammaire ont été majeures ces dernières années et désormais pour un grand nombre de patientes, la question n’est plus de savoir si on pourra les guérir mais de savoir comment limiter au maximum l’impact des traitements sur leur qualité de vie future tant sur le plan fonctionnel que sur le plan social. Ainsi, c’est désormais dès la prise en charge initiale que nous devons envisager comment préparer au mieux l’après cancer.

Dans ce dossier thématique nous aborderons les différentes évolutions qui peuvent permettre une désescalade thérapeutique pour les patientes atteintes de cancer du sein :

  • Le Pr Emmanuel Barranger et le Dr Yann Delpech nous expliquent que les indications de curage axillaire sont de plus en plus limitées et comment le ganglion sentinelle moins morbide est devenu le geste de référence.
  • Le Pr Joseph Gligorov développe la place actuelle et à venir des tests moléculaires pour permettre de réduire le nombre d’indications de chimiothérapie adjuvante
  • Le Pr Philippe Maingon nous présente les évolutions récentes de la radiothérapie mammaire qui permettent d’adapter les durées de traitement.

En sus de ces nouvelles connaissances en oncologie qui permettent de limiter les séquelles de traitement, la multidisciplinarité au-delà de l’oncologie traditionnelle doit être envisagée dès la prise en charge initiale.

Ainsi toute patiente de moins de 40 ans avec un désir de grossesse doit pouvoir bénéficier d’une consultation en oncofertilité et le Pr Nathalie Chabbert Buffet et le Pr Rachel Lévy nous présentent la plateforme qui a été mise en place et qui permet de recevoir au plus vite ces patientes.

De même, nous savons désormais que l’activité sportive et la prise en charge nutritionnelle permettent de limiter les risques de récidive de cancer du sein et le Pr Jean Michel Oppert et le Dr Pauline Faucher nous expliquent l’impact de ces mesures à mettre en place rapidement pour les patientes.

De nouveaux modes de prise en charge permettent aussi de limiter l’impact « social » du cancer. Ainsi l’ambulatoire prend une part de plus en plus importante en cancérologie. Ce rôle est de mieux en mieux connu pour la pathologie mammaire. Le Dr Jérémie Belghiti nous indique les développements actuels de l’ambulatoire en matière de chirurgie pelvienne avec notamment une étude (PRME INCA investigateurs principaux : Dr Geoffroy Canlorbe, Pr Catherine Uzan) qui va débuter sur les hystérectomies en ambulatoire chez les patientes atteintes de cancer de l’endomètre.

La désescalade concerne tous les aspects de la prise en charge et le Pr Isabelle Thomassin Naggara nous explique comment optimiser l’IRM pelvienne pour mieux cibler les patientes qui relèvent vraiment d’une chirurgie en cas de masse annexielle de découverte fortuite. Elle mène une étude pour valider un score IRM qui permettrait de limiter les chirurgies inutiles pour masse annexielle.

Enfin le Dr Patricia Pautier nous présente pourquoi et comment  la recherche de mutations BRCA chez les patientes atteintes de cancer de l’ovaire séreux de haut grade (histologie la plus fréquente) peut impacter la prise en charge de la patiente, au-delà des recommandations pour la famille.

S’il faut dès aujourd’hui penser multi et transdisciplinaire quand nous prenons en charge une patiente atteinte d’un cancer gynécologique ou mammaire, quelles sont les évolutions futures auxquelles nous devons nous préparer ? Le Pr Serge Uzan évoque la piste des « données de santé » qui risque de faire encore évoluer nos pratiques.

L’enjeu pour le praticien est désormais de pouvoir s’informer en temps réel de ces évolutions pour ne pas être distancer par les patientes, qui elles, sont toujours mieux informées et plus demandeuses de traitements  moins lourds et impactant moins sur leur vie future. Mais quoi de plus enthousiasmant que de conjuguer de plus en plus cancer avec projet de vie ?

 

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